Dans ma robe en coton rouge, je regarde le monde.
« Pour être populaire, il faut rester médiocre. »
Oscar Wilde.
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- Souvent, les gens que je rencontre me regardent d'une façon étrange. Et lorsque je passe devant une vitrine ou un miroir et que j'ai le loisir de voir la personne que je suis, je ne trouve qu'une adolescente un peu trop grande, un peu trop brune avec des yeux gris souris qui prennent de la place sur un visage joliment fin. De longues jambes grêles, fuselées et élancées. Des doigts fins, un sourire élégant, un nez légèrement aquilin, des cils noirs et nombreux, un cou osseux, une poitrine rebondie en caractérisent la jeune fille.
- Alors peut-être que les gens me regardent parce que je leur plais. Ou alors, ma démarche trop assurée les met ma à l'aise, gêné de voir qu'une adolescente d'à peine 13 ans a autant assurance. Qu'importe, les regards que l'on pose sur moi, je les effleure du bout du doigt et les caresse dans le sens du poil. Les regards je les aime, je les admire et savoir qu'ils sont pour moi me rassure.
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- Savoir que tu es là pour moi me rassure, Mila.
- Et bien moi, le savoir n'est rien. Je veux que tu me prouves que tu tiens à moi comme je tiens à toi.
- Que veux-tu que je fasse ? Tu es bien trop intelligente pour croire à ces âneries que moi, fragile et chétive.
- Tu vois, c'est ça que je méprise, tu te crois et tu ne l'es pas.
- Je me crois quoi ? Est-ce que toi, au moins, tu le sais ?
- Non Nora, je ne le sais pas. Mais toi si. Tu joues les bonnes copines avec tout le monde, pourquoi restes-tu avec moi ? Parce que tu es une bonne copine. Et ça, tu ne dois pas l'oublier, tu ne joues pas un rôle, là, tu vis.
- Oh, tu m'embrouilles Milèna. Ça m'agace de ne rien comprendre.
